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4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 15:43

Un grand pin parasol ondule au gré des coups de vent. Joli jardin d'une maison pornicaise typique, où je bulle, égaré remplaçant d'un cabinet famélique, en plein hiver...

A contrario, rempla au bord de la crise de nerfs la semaine dernière en Bretagne Nord... Cinquante patients par jour, et autant de fax, de messages de coups de fil, de visites... Courir toute la journée pour s'écrouler le soir.

 

Je suis redevenu remplaçant en médecine générale... A mon âge ...

Six départements en autant de contrats. Pas loin de douze mille bornes au compteur. Deux bagnoles... ( j'en ai plié une, un soir sur un carrefour mal éclairé) Changé d'ordi, acheté des grands sacs à roulette, et en avant Simone... Tu seras sur les routes...

 

Perdu mes tongues et mes shorts à carreaux. Fini le maillot de bain dans le coffre. Les plages à la sortie du taf, passer au marché prendre des ananas, prendre un verre le soir a la Guinguette...

 

J'ai du mal à réaliser qu'il y a trois mois j'étais entre la Réunion, Mada, l'Afrique du sud... Le retour m'a pris comme un rouleau compresseur. Un aspirateur à temps qui passe... D'abord Paris et sa démesure, des retrouvailles un peu ratées, consommées à la hâte, sans prendre le temps. Un gros mal être à ne plus savoir bien ce qu'on fait là, et pourquoi on est parti, et qui fait quoi ici...

Un décalage permanent à ne plus me sentir chez moi nulle part, à ne pas être capable de décrocher le téléphone pour appeler les vieux copains. Surtout vite trouver du taf et dégager d'ici, parce qu'on étouffe, dans la grande ville, et qu'on sait plus trop si on y a sa place.

 

Et puis au bout d'un moment à courir, et à changer d'endroit tout le temps, on a envie de se poser, d'arrêter de vivre avec sa maison dans le coffre, et surtout envie de se poser à deux, parce qu'on arrête pas de se croiser, et que ça mène à rien.

 

Alors adieu le premier projet, un an de remplas à travers la France, la truffe au vent, la queue qui se tremousse dans le side car...

Et viva l'installation, allez Nantes, les vagues crémeuses de la Loire presque Atlantique qui lèchent les quais gris de la belle cité dynamique, ouverte, multi culturelle et ( /ou pas mais ça faut demander aux connaisseurs) bretonne...

 

Alors ok, c'est dit c'est fait, on a trouvé un appart, on cherche du taf, on repart sur un autre délire, comme un raz de marée de plus, et j'ai dans les yeux les chaînes de montagne de l'Ichal, à Mada, et le cap de Bonne Espérance, et tous les autres horizons qu'on a pu croiser ces derniers mois pour me dire que c'est juste un nouvel endroit, avec plein de belles choses à découvrir, et de gens à rencontrer.

 

J'ai encore envie d'écrire, mais Bo n'est plus à Mayotte, alors à quoi bon écrire dans Boparamayotte??

Parce que c'est devenu un vieux copain ce blog, avec qui on s'asseoit le soir au bord de l'eau pour discuter du temps qui passe... Alors peut être un nouveau blog, et peut être encore quelques articles dans celui-ci, parce que je suis toujours en plein aterrissage, et puis que c'est comme ça.

 

A ceux que j'ai pas encore appelé depuis mon retour, à qui j'ai pas donné beaucoup de news, voilà l'histoire... Je suis un growler entre deux eaux, je suis encore à la dérive. J'ai pas encore posé mes bagages, j'ai du mal à dire d'où je viens quand les patients me demandent... Du mal à ne pas parler de Mayotte, quand je discute.

 

Mais j'avance sans trop regarder en arrière, parce que je commence à avoir un peu de bouteille, question vadrouille, et quand ca va moyen, je me rappelle d'un coin de lagon, d'un ventilo au plafonds, ou de quelques sourires de potes...

 

Alors pour commencer la deuxième mi temps de ma vie et ma trente neuvième année, je savoure l'idée d'un cocktail frais sur une foutue plage, Je vous embrasse tous très fort, et vous dis à bientôt, sur ce blog ou un autre, mais qui sait dans quelle hémisphère ?

 

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 19:31

Une chèvre au détour d'un chemin. Une petite butte, quelques buissons fouillés par le vent du sud... De la lande à perte de vue. Des rochers épars, de ci de là. Et une chèvre, puis une autre, et un bouquetin. Une pente sans fin, des ravines. Et au bout le lagon. Vert, turquoise, bleu roi. Une palette sans limites, tourbillonnante de couleurs, hallucinante vu des hauts où je me trouve.

 

Je suis à Rodrigues.

 

Enfin revenu de Sainte Marie. Parti à l'aube sur un petit ferry, passé en vrac dans les rouleaux. Sorti indemne des Pangalanes, après mille bringuebalages le long des routes. Avalés les derniers kilomètres, les derniers zébus. Tamatave et ses rues défoncées, son port et ses marins paumés, ses jolies filles qui se déhanchent, peinturlurées pour la bataille quand vient le soir et sa cacophonie permanente.

Tana et sa démesure, ses odeurs, ses marchés.

Et hop, on a retraversé.

La Réunion, comme un coup de vent, laver les fringues, refaire le sac.... comme un film en accéléré. On a dormi dans tellement de lits différents, ces dernières semaines, mangé dans tant d'ambiances différentes. On a l'impression que ça fait des mois...

 

Maurice, sans même la voir... Avant enfin de se poser...Aéroport Sir Gaétan Duval.

 

Rodrigues perdu dans l'océan...

Une petite île, pas très peuplée, comme un bout de lande bretonne posée au milieu d'un lagon magnifique. Un calme incroyable, peu de routes, peu de voitures. Des bus antédiluviens.

Un vent à décorner les boeufs...

Du bétail qui se balade, tranquille, dans les moindres recoins.

Port Mathurin, la capitale, quelques rues qui se croisent et puis voilà..

Et nous dans une petite pension, perdue au sud-est de l'île, peuplée de kyte-surfeurs, compétiteurs en apéro, squattant l'espace, saturant nos tympans. Mais au final assez sympas.

 

Zourites, langoustes, poissons, calamars... Carry créoles dans tous les sens... Ti-punch bien sûr, et samoussas...

On a plongé profond dans la créolitude, au rythme syncopé de l'accordéon local, du séga tambour et de la polka. Randonné comme des fous, profité du lagon.

Falaises, plages désertes, dunes et lande à foison...

 

Bercés par le rhum et la gentillesse des rodriguais.

Si seulement l'eau n'avait pas été si froide.

 

Allez un petit poème pour la route :

 

"Jouer à sauter dans les vagues comme un baleineau de trois jours,

Tomber sur deux méduses flottant entre deux eaux.

Se dire qu'il faut rentrer, c'est l'occase, ou un signe.

On se baignera toujours demain, ou bien un autre jour...

 

Arriver sur la plage, un regard en arrière, et là, réaliser.

Ce sera plus loin qu'un autre jour.

 

Pourtant rien n'a changé.

Toujours les mêmes nuages au loin, à l'horizon...

Toujours le même lagon, ou un autre, peu importe après tout...

Toujours la même eau verte, ou turquoise, ou bleue...

 

Tout ça c'est des détails.

Ce sera pour un autre jour...

 

Un filaos ou un palmier, c'est naturel quand vient le soir,

Comme arrière-plan pour un regard

Comme compagnon pour un vieux rhum

comme appui-tête pour voir le ciel

 

Mais ce sera pour un autre jour..."

 

Parce que eau turquoise ou autre, froide ou pas, peu importe... Nous sommes doucement en train d'en finir avec les lagons, avec l'Indien...

 

La Réunion, dernière étape.. Petite case créole avec nos copains Sophie, Teyki, et Benoît.

Histoire de faire encore quelques soirées "enrhumées"

Et une belle conclusion à une chouette aventure.

 

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 22:40

Une grande tâche blanche s'approche à fleur d'eau, par le travers arrière du bateau... Le baleineau se retourne au dernier moment, sort la tête à ras du plat-bord et plonge sous la coque. Il nous heurte légèrement par dessous, et je valdingue en arrière, surpris.

Une grande masse sombre, beaucoup plus rapide, passe alors également à ras de notre petite embarcation pour emmener dans son sillage le rejeton à l'abri. Elle ne nous touche pas, heureusement...

 

Il paraît que c'est peu de chose, un baleineau. A peine quatre mètres de long et une tonne... Mais quand je me retourne vers Arthur, l'écoguide qui nous emmène en mer, je vois sur son visage le même sourire mi-émerveillé mi-béta qui doit fleurir sur mes lèvres. On a été heurtés par une baleine... On l'a vu à moins d'un mètre. Le baleineau curieux voulait voir qui on était, il a sorti la tête,normal non? Ca doit avoir une drôle de gueule pour lui un fonds de cale de hors-bord vu d'en bas...

En plus un jeune, moins d'un mois, encore gris, la dorsale pliée suite à l'accouchement...

 

C'est qu'en deux jours de sortie à Sainte Marie, on en a appris des trucs sur les cétacés...

 

Vingt kilomètres de large sur quarante de long, maximum quarante mètres de fonds, des eaux chaudes, sans prédateurs, Le canal entre Sainte Marie et la grande terre est un paradis pour mettre bas, sevrer les baleineaux, ou faire la grande parade amoureuse... Les baleines à bosse arrivent de l'Antarctique comme à Mayotte, mais elles sont infiniment plus nombreuses, plus joueuses et moins farouches que chez nous...

 

On a vu une belle dame que se disputaient deux mâles, qui faisaient assauts de plongeons, aperçu un jeune sur le dos, taper des nageoires pectorales dans tous les sens, un autre mâle frapper vigoureusement de la caudale pour impressionner un rival, des baleineaux joueurs sauter plusieurs fois.

 

Six à sept groupes au moins par sortie à observer. Mais surtout un tel respect des cétacés dans l'attitude des professionnels qui nous emmenaient découvrir ce monde complètement fou, un tel amour pour ces animaux d'un autre âge, un tel engagement dans leur façon de vouloir faire découvrir et protéger les mammifères marins.

 

Comment ne pas rester hébété? Entendre les baleines à bosse respirer par de grands jets de leurs évents, comme un immense soupir caverneux, pendant qu'elles croisent à quelques encablures de nous, c'est déjà tellement prenant que la poitrine te serre d'émotion. Les voir simplement nager, plonger, montrer leurs caudales et leurs dos puissants nous auraient suffi.

Mais une rencontre avec un baleineau de si près? Etre invité à découvrir pendant plusieurs heures leurs habitudes, leurs moeurs, presque leurs humeurs en fonction de leurs façon de se comporter, de plonger brusquement ou de changer de direction. Entendre les chants des grands mâles par un micro sous-marin, en même temps qu'on les observe en groupe, presque comme si on était pas là...

 

En rentrant, le deuxième jour, le dernier cadeau a été de presque percuter une femelle qui dormait, à la surface, tranquille, soufflant de ses évents et ballottée par les vagues. Une dizaine de minutes, moteur coupé, dans le silence, à juste l'observer, à quelques mètres de distance, avant qu'elle ne se décide à repartir.

 

Impossible d'y repenser sans être ému...

 

 

J'arrive de moins de moins à aller voir ou à supporter l'idée d'animaux en captivité. Les quelques rencontres que nous avons faites dernièrement avec la vie sauvage, le cirque touristique mis à part, m'ont complètement retourné. Ce qui était un concept devient une réalité sous mes yeux. Les animaux n'ont pas besoin de nous. Nous leur portons préjudice. Savoir des bêtes sauvages vivre hors de leur milieu naturel pour les beaux yeux des badauds ou même ceux de nos marmots curieux devient pour moi intolérable.

 

Savoir que tous les trois ans, la commission baleinière internationale vote la possible reprise de la chasse à la baleine, la grande et funeste chasse dans tous les océans du monde, et savoir que chaque fois, le vote est incroyablement serré, ça me file des frissons. Nous avons été les témoins d'un espèce de miracle. Je ne veux pas être le témoin impuissant de sa fin. Je comprends mieux les activistes de "Sea Shepherd" de Paul Watson. Peut-être doit-on dire résistant d'ailleurs...

 

 

"Pensez globalement, agissez localement", c'est ça qu'on disait, non??

Pour que le miracle continue, pour que le peu de magie qui subsiste encore puisse se maintenir encore un peu à la lisière de notre folie.

 

Peut-être est-il temps de choisir de défendre une cause. D'arrêter de fermer les yeux.

Tout ça parce que j'ai été heurté par un baleineau...

 

 

 

 

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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 15:27

Ca commence comme dans un rêve, un soir, sur un rocking-chair, dans la tiédeur suave que procure le rhum. La lune haute éclaire toute la voûte céleste, et les cirrhus font comme un toit argenté au-dessus de moi.

Je me laisse à imaginer qu’il s’agit de la voûte d’un gigantesque temple, ancien comme la nuit, grand comme le ciel, et les sept palmiers majestueux qui me font face forment un cercle, comme autant de piliers, comme autant de gardiens silencieux, balancés par le vent calme qui berce Foulpointe.

Une harmonie douce m’enveloppe, comme si  la nature me parlait. Des visages fugaces apparaissent dans les contours des nuages, ils semblent me sourire. Les amérindiens y voyaient des signes directs de la Nature et des esprits… Ce soir je suis un indien d’Amérique. Les esprits me chuchotent des messages à l’oreille.

 

Je me souviens d’un soir d’avril, il y a trois ans. Je fume une dernière cigarette, bien calé dans mon vélux, perché au-dessus  des toits, face au jardin. Au niveau des arbres et des roseaux qui bruissent et se balancent au gré du vent de printemps, comme une canopée agitée qui danse dans la nuit argentée. Une folle sarabande dont je suis le témoin émerveillé. La fraîcheur de la brise et ces mille bruits d’oiseaux, de feuilles entremêlées, sous le regard de la lune… La même impression folle de faire partie d’une fête, de ne faire qu’un avec  la nature.

La veille d’un accident de voiture sur l’autoroute, qui me laissera indemne, au mépris des statistiques et de la balistique vectorielle, valdinguant en tête à queue entre les autres voitures matinales, pour finir, carrosserie fumante sur la bande d’arrêt d’urgence, un peu choqué, sans avoir heurté personne. Dois-je y voir quelque chose ?? J’aime voir des signes autour de moi, imaginer des messages cachés dans tout ce qui m’entoure. J‘aperçois de la magie dans les éléments naturels. Je suis peut-être indien, après tout.

 

Un indien à Madagascar. Madagascar, un nom qui invite au voyage, qui parle d’épices, de tissus, de plantes et d’animaux rares. Qui parle de batailles et de conquêtes, de Compagnie des Indes, de trois-mâts battant pavillon français ou anglais, faisant le tour de l’Afrique par Bonne-Espérance les flancs chargés de richesses… 


On est partis de Tana il y a bientôt un mois. Traversé les hauts plateaux parsemés de rizières autour d’Antsirabé, poursuivi vers Ambositra et ses artisans du bois, Ambalavao et son immense marché de zébus. Le long de la RN7, on a sillonné les chaînes de montagne escarpées, puis les hauteurs tourmentées dignes de décors de Western avant d’arriver à la grande plaine qui précède le massif de l’Isalo, ses ravines et ses piscines naturelles.

Lentement, la montagne a fait place à des étendues gigantesques, de plus en plus arides pour arriver plein sud-ouest à Tuléar, une ville de poussière et de passage, où j’imagine les Corto Maltese de tous coins s’encanailler dans les bars glauques avant de reprendre la route, pour d’autres villes et d’autres bars, et d’autres histoires à raconter…

 

Quelques jours à Anakao, le soulagement de revoir l’océan, ses immenses plages et son eau verte, ses pêcheurs qui rentrent le soir au soleil couchant, pour nous gaver de poisson frais, de riz malgache et de rhums arrangés. Une petite paillotte au bord de l’eau, sans eau courante, la douche au seau et l’électricité quelques heures, au milieu d’italiens volubiles et de mamies dansantes au son des guitares et des percus…


Puis remonter la RN7, passer à Fiana, sa vieille ville et son palais de la reine qui n’existe plus, pour mieux rater le fameux train bringuebalant au bord des précipices et des cascades paraît-il… Nous, on l’aura fait en voiture en passant par Ranomafana, son parc aux lémuriens, sa forêt tropicale et brumeuse, ses plats de Mine Sao noyées dans la THB, dans des gargottes improbables, au son trépidant et obnubilant d’une RN’B tropicale, mélangée de malgache et d’anglais approximatifs.

Tout ça pour arriver à Manakara, plein est, longer le canal des Pangalanes en pirogue, auprès d’un guide volubile et incompréhensible, les filaos au bord de la plage, les rouleaux sans fin qui s’écrasent sur le sable, et des rêveries arrosées le soir au son de la mer qui chante…

 

Deux langoustes grillées plus tard, un peu de route, et on est à Foulpointe, plus au nord sur la côte est. Une plage de payottes de pêcheurs, de milliers de vendeurs de colliers, noix de coco, fruits et articles en tout genre, qui nous épuisent à nous solliciter en permanence. Un petit village sympa au bout d’une route défoncée, mais on sent qu’on se rapproche de plus en plus de la Mada touristique, on est des Wasaha, des blancs, et j’ai l’impression plus qu’ailleurs d’être un porte-monnaie ambulant, une maillon de la chaîne du tourisme sauvage, qui voit les enfants de tout âge chercher à te fourguer n’importe quoi. Un goût amer au fonds de la gorge pour te rappeler que les voyages au bout du monde ne sont plus innocents depuis longtemps.

 

Au passage on a vu les Indris, ces lémuriens géants dont les cris stridents et angoissants résonnent dans les forêts primaires des environs d’Andasibé. Des sortes de koalas énormes virevoltant d’arbre en arbre, en famille de quatre ou cinq, se soignant en mangeant les feuilles des mêmes plantes médicinales que leurs cousins les hommes vendent à prix d’or sous forme d’huiles essentielles à nous autres déçus de l’industrie pharmaceutique.

 

Soanierana-Ivongo. Là où la route s’arrête. Encore un petit village de pêcheurs, plein de poussière, de bruit, de dizaines d’échoppes. Plus loin vers le nord, on passe la rivière par un bac antédiluvien, et commencent les pistes défoncées, longues de milliers de kilomètres, de la côte de girofle, jusqu’à Diego Suarez. Pour nous c’est la fin de la route, l’embarcadère vers Sainte Marie, petite île à quelques kilomètres des côtes de la grande terre, connue pour sa douceur de vivre, et, ses baleines…

Scruter sans fin l’horizon, imaginer voir un dos de cétacé à la moindre vague, les yeux brillants, la mer redevenue enfin un espace inexploré, plein de mystères merveilleux… Comme avec les fauves en Tanzanie, on redevient enfant,  on a d’avance des frissons d’attendre la première sortie à l’aube demain.

 

Un indien d’Amérique au milieu des baleines ?

 

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 15:55

 

Cocktail de fruits à Trévani. L’œil au loin sur le lagon. En attendant le soir.

 

Fracas du ressac à Manakara. Entre le canal des Pangalanes et l’océan. Ses rouleaux sans lagon. Ses filaos au bord du sable.

 

Camembert pané à la Guinguette, Wham en arrière-fonds sonore,  cocos qui tombent sur la varangue, merlot chilien qui enroule le tout.

 

Fiana. Rues grouillantes le jour et vides le soir. Echoppes de boucher à la bougie. Chez Dom, son zébu grillé, ses rhums arrangés.

 

Soirée Uno au gîte de Combani. On entend les makis. Un hamac se balance. Au fonds de la vallée les lueurs de Petite terre.

 

Odeurs multiples et couleurs mêlées. Ambalavao. C’est jour de grand marché. Des étals partout. En rangées enfilées.

Ilot M’tsamboro, son platier corallien. Les nuages sombres sur la côte et le vert du lagon.

 

Zébus attroupés à Antsirabé, perdus dans les rizières, broutant le long des routes…

 

Le ventilo tourne au plafond de Tsingoni. Les rhums arrangés s’enchaînent. Le scolo au fonds de la bouteille. Meubles en palettes, tables en parpaings.

 

Les pêcheurs reviennent  à Anakao. Coucher de soleil et scènes de liesse.

 

Mille soirées se confondent, mille moments s’entrechoquent.

Des images de Mayotte fusent au beau milieu de Madagascar. Julien, Tib, Charlotte, Pat et tant d'autres… Loin de chez nous mais tous ensemble.

 

Parking vidé. Milieu de nuit. Lueurs oranges de réverbères. Et derrière moi le dispensaire. La forêt bruit au-delà de la route. Je grille une cigarette. La garde est bientôt finie…

 

THB, brochettes à gogo et assiette de Mi sao à la buvette Sharon. Une rixe prête à éclater au fonds de Manakara... Dans un brouillard de clopes et de son malgache...

 

 

Je ne sais pas si je suis prêt à rentrer. Mais je rentre bientôt. Pour repartir à zéro.

Bientôt…

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23 juillet 2012 1 23 /07 /juillet /2012 20:41

Je vais quand meme pas décrire Mada...

 

Faut dire que pour ceux qui habitent Mayotte, c'est LA grande destination... tout le monde y va. Le week end ou quelques jours a Nosy Be, ses plages et ses îles pour ceux qui veulent du paradis sur pattes, la RN7 de Tana jusqu'au grand sud et Tulear, pour les routards... Sainte Marie et ses baleines... et j'en passe...

On va faire ses courses à la Réunion, et on va à Mada pour la bonne bouffe, les paysages, les filles pour certains... c'est tellement grand, varié, qu'on peut y retourner plein de fois et toujours découvrir, et que chacun a ses adresses, ses plans, voire ses potes ou ses ex...

 

Mais tout le monde n'habite pas Mayotte...

 

Alors moi qui débarque pour la première fois à Mada, après en avoir entendu parler pendant deux ans, je dis quoi??

 

Que la démesure de bruit et de gens et de voitures dans tous les sens, la lumière et la poussière et les milliards d'échoppes de Tana ça fait furieusement penser à l'Inde sauf qu'encore une fois je sais pas pourquoi j'ai pris des tongues puisque c'est l'hiver austral à plus de mille mètres de haut...

Que la RN7 ça pète la gueule à force de montagnes et de rizières en plateaux, 1200 bornes de points de vue qui changent à chaque tournant, et tu débarques plein Sud à Tuléar dans un bordel innomable de gares routières et de poussière et de pistes vers Fort Dauphin... Que comme tout wasa qui se respecte tu peux pas faire dix mètres sans avoir quinze mômes qui te sautent dessus "donne moi des stylos des bonbons des cahiers".. Que le zébu c'est trop bon mais que j'en peux plus. Que la langouste j'attends toujours... Que les plages d'Anakao c'est océan vert et sable blanc, mais qu'après Mayotte et ben je suis désolé mais on se les pèle grave...

Que c'est entre l'Asie, l'Inde je me répète, l'Afrique un peu, et tout ça dans un joyeux bordel, mais qu'est ce que c'est grand, mais qu'est ce que c'est beau, mais qu'est ce que c'est pauvre...

Merde quand on pense à la richesse de ce pays c'est comme d'hab ça fait vraiment de la peine...

 

Et c'est tout un mélange d'odeurs, de bruits et de végétations à part, de paysages à perte de vue...de makis bigarrés, de gens n'importe où sur les routes, de pousse pousse de vélos et de bagnoles de tous âges... Faut imaginer que la 505 dans laquelle on roule est plus vieille que ma petite soeur.

 

C'est un gros vrac de sensations...

 

C'est des gens qui te regardent dans les yeux, qui rigolent beaucoup, qui sont adorables même s'ils sont parfois super chiants à toujours vouloir te vendre des trucs. Qui comme d'hab ont pas un rond mais peuvent aussi t'inviter chez eux et être super vexés que vraiment là la patate douce je peux pas ça va pas passer je suis désolé ..

 

Et nous c'est bagnole et pirogue et train et tout ce qui peut avaler des kilomètres... Qu'on a prévu les Pangalanes et Sainte Marie parce qu'on va revoir encore quelques baleines avant de remonter, et Foulpointe et la barrière de corail... et encore quelques randos en parc... et que juste chaque jour change, va à toute vitesse et t'en met plein les yeux.

Et tout ça grâce à jeannot, notre guide, sa vieille guimbarde et ses bons plans... Big up à toi comme on dit chez ma copine Charlotte...

 

 

Alors bon ça valait le coup de faire le détour avant de revoir la famille...

 

On savait déjà plus trop où on était avant, entre Mayotte et métropole, les fesses posées sur l'Ethiopie et le grand écart permanent...

 

Un mois à Mada et on va vraiment être perdus....

 

On vous embrasse tous, d'Europe et des Comores...

 

Kenavo les copains...

 

 

 

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 14:48

 

Plein vent sur la côte. Des rouleaux insensés n’en finissent plus de s’écraser sur les roches déchiquetées qui nous protègent. Le soleil commence à se lever. L’air est glacial. L’immensité du ciel gris sombre qui se retire me rappelle que là-bas, à six mille kilomètres, c’est l’Antarctique qui nous fait face.

 

Petit chalet au bord de l’Océan Indien. Tsitsikamma National Park. Une longue bande de forêt primaire, des falaises, des rochers, et nous, au beau milieu. Je me mets à écrire. Il est temps.

On arrive à la fin du voyage. On a vu Cape Town, étranglée entre une falaise surplombante qu’on appelle Table Mountain, et la mer. Une sorte de  San Francisco peuplée de maisons victoriennes, dans les hauteurs des collines où on vit, et plus bas, jusqu’à la mer, un centre-ville  plus typiquement anglo-saxon, avec ses rues tracées en équerre, ses grands bâtiments modernes, son dynamisme marchand sans un regard en arrière pour les laissés pour compte qui hantent ses rues.

On a traversé  la région du Cap, cette plaine verdoyante nichée entre plusieurs chaînes de montagnes, dégusté des vins étonnants, mangé du Kudu, du Springbok, (gazelles locales) de l’autruche… on a pris plein les yeux de paysages magnifiques, à la hauteur de l’immensité de l’Afrique.

Je ne trouverai pas les mots cette fois pour décrire cette sensation de petitesse qu’on ressent devant le gigantisme et la splendeur des chaînes de montagnes, de la plaine verdoyante nichée au beau milieu qui a permis aux huguenots français de faire fructifier les vignes qu’ils avaient emmenées il y a déjà trois cents ans.

C’est autre chose qui me touche aujourd’hui. J’ai l’impression, où que j’aille, de marcher dans l’histoire.

L’histoire sanglante de l’Appartheid, la cellule de Nelson Mandela à Robben Island. Le silence saisissant qui accompagne le discours habité d’un ancien prisonnier, membre de l’ANC, qui nous fait visiter la prison. Le malaise diffus de voir tous ces gens s’agglutiner autour de la cellule pour prendre des photos, ce que je ferai peu après, bien sûr.

L’histoire de la guerre des Boers, de cette colonisation anglaise, hollandaise, française, des guerres contre les Zoulous. Les noms des villes, l’Afrikans, le cap de Bonne Espérance, tout me parle de l’histoire de la colonisation, d’une période clé du développement de l’Europe conquérante, d’hommes et de femmes partis de rien, durs au mal, qui ont forgé cette région à la force du poignet et en exploitant les autres, y trouvant richesse et pouvoir.  

 

Tout est si paisible, si beau, cette petite Hollande qu’on voit à Stellenbosch, le « coin des Français », Franzhoek, des villages paisibles et agréables, posés entre les côteaux de vignes.

Et tout cette richesse, cette beauté, parlent de souffrance.

De ce pays ou 9% de la population ont opprimés tous les autres. Où sans Nelson Mandela et la vision à long terme de quelques-uns tout aurait pu se terminer dans un effroyable bain de sang.

Je vois le rêve de la nation arc-en-ciel, comme les sud-africains appellent leur pays, la fierté de construire une aventure commune, comme un énième Nouveau Monde, et je ne parlerais pas autant du passé, si on ne prenait pas dans la gueule à chaque coin de rue à quel point les blancs ont tout et les noirs rien. Si on ne côtoyait pas des guesthouse  4 étoiles alors que les townships sont partout. Si on avait croisé autre chose qu’une incroyable scission entre deux populations censées vivre ensemble.

Alors oui je suis en vacances, oui certes la région du cap est particulière, je voudrais parler des paysages et des gens super sympas et de trucs rigolos mais je reviens et reviens sans cesse à ce malaise qui n’a pas de mots et que je traîne depuis Robben Island.

Je me souviens d’un ami qui me disait : « on n’est pas en Afrique ici ». Bien sûr que si on est en Afrique. Mais une Afrique particulière, et exacerbée.

Ce pays a devant lui autant de plaies à cicatriser que de défis à réaliser, autant de richesses que de problèmes, et les sud-africains ont raison d’être fiers de ce qu’ils ont accomplis sur les cendres de cette horreur qui a été perpétrée. Je ne crois pas qu’on puisse visiter cet endroit magnifique sans sortir marqué par son passé, et impressionné par la force de ceux qui reconstruisent déjà.

 

Sinon, j’ai refusé de faire le tour des Townships avec un guide.

Il y a sans doute beaucoup à découvrir comme le disent les agences.

Je suis peut-être hors sujet, après tout.

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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 23:51

Plonger au cœur du cratère du N’gorongoro, dans le dédale de pistes qui longent les immenses parois du monstre de 20 kilomètres de diamètre...  Debout à l’arrière de la Land Cruiser, toit relevé, le vent dans les yeux, l’air frais qui pique la peau. Appréhension, excitation, mystère… Va-t-on voir les fauves ?? Des « big Five » on a vu le buffle et l’éléphant, déjà, dans le parc du Tarangire, on a parcouru les pistes vallonnées, les rivières qui serpentent paresseusement, espéré le léopard, caché dans les branches basses des acacias géants qui surplombent la savane. Le lion, lui est déjà parti, loin, plus loin, a passé le volcan et suit la grande migration des gnous dans les plaines du Serengeti. On le retrouvera bientôt, s’il le veut.

Mais les étendues planes du fonds du cratère, nichées dans les contreforts rocheux qui s’élèvent si haut qu’il faut attendre plusieurs heures pour que le soleil se lève assez pour les atteindre, le lac là-bas au loin, à moitié caché par la brume, la forêt primaire, sauvage, qui couvre le sud-ouest du plateau, tous ces reliefs qu’on a deviné avant d’entreprendre la descente, et tous ces animaux sauvages qu’on imagine les peupler, tout ça te prend aux tripes, te fait trépigner d’excitation. Le frisson de plaisir et de légère inquiétude avant de découvrir le dernier reflet d’une nature primordiale, sauvage. La rencontre avec les origines du monde.

 

 

Serengeti, la plaine sans fin : l’endroit de tous les cadeaux qui nous seront offerts : guépard perché sur une termitière, scrutant la savane. C’est sa dernière chance de manger. Elle est lourde de sa portée qui lui interdira peut-être bientôt de courir. La gazelle au loin sent qu’il y a un problème. Elle succombera après une très courte course, le guépard affaibli mettra presque une heure à reprendre son souffle suffisamment pour manger un peu, rapidement, avant de chercher un arbre pas trop loin où emmener sa proie. Et essaiera de la porter sous un 4X4 à côté du nôtre pour rester à l’ombre pour mieux réfléchir.

On verra le léopard, magnifique, trapu, explosif, déchiqueter un énorme porc-épic et le porter dans sa gueule sur plusieurs kilomètres jusqu’à l’arbre parfaitement adapté pour une sieste et un bon repas. On tombera sur des lionnes traquant un bébé gnou en passant à ras du 4X4, pour l’abattre sans attendre leurs copines perdues derrière, et se cacher dans les hautes herbes pour manger en paix.

 

On sera passés au beau milieu de 4 millions de gnous, 800 000 zèbres, pendant leur migration annuelle à la recherche d’herbe tendre et d’eau fraîche, des étendues sans fin de ruminants tantôt galopants par milliers, tantôt broutant sans réaction à notre passage. On aura  découvert la majesté du buffle, sa puissance et son caractère ombrageux au bord d’une piste poussiéreuse. La délicatesse des girafes et la sérénité des éléphants en troupeaux tranquilles. Des images sans fin…

On en a pris plein les yeux comme jamais on ne l’aurait imaginé. Perdus dans une rêverie qui aura duré sept jours. Jamais je n’aurais cru pouvoir être émerveillé ainsi. Je ne savais plus que ça ressemblait à ça, d’être un enfant. Pris entre le Roi Lion et Jurassic Park, comme si on participait à une fantastique aventure…

 

 

Voilà ce que ça fait, de traverser le N’gorongoro, ou le Serengeti, ça t’écrase de sa splendeur, te fait te sentir insignifiant et soumis à son bon vouloir. Goûter à la sensation de n’être qu’un homme perdu au milieu d’une Nature qui reste indomptable, où pour une fois, tu n’es pas le maître. Et puis ça peut t’embarquer, aussi, une fois que tu n’es plus imbu de ta toute puissance. Une fois que tu as abandonné les bagages de ta condition d’homme moderne. Tu peux faire un peu partie d’un monde plus grand que toi, pas fait que pour toi, ou tu ne joues qu’un petit rôle d’observateur. Et là, quand tu oublies ta supposée propre importance, tu peux plonger dans des émerveillements sans fin.

Bon, bien sûr il y a les 4X4, les Lodge, et tout ce qui fait l’industrie du tourisme, mais ça peut vite disparaître si on « part » un peu… Et au-delà des lions, gazelles, rhinos, et autres mammifères africains, s’il y a une chose que je retiens, c’est bien d’être redevenu un gosse, même pendant quelques petits instants, mais à fond, avec les yeux qui brillent et en oubliant tout le reste. Se rappeler de ce goût là c’est mon plus beau cadeau.

 

 

Un goût que je retrouve un peu, ce matin même, quand après avoir évité le car d’indiens qui se pressent autour de la pancarte « Cape of Good Hope » pour se prendre en photo, je m’écarte un peu, je regarde l’océan Atlantique se jeter dans l’Indien, j’imagine les Magellan, les explorateurs en tout genre, et je vois l’horizon se charger de lourds navires….  Bonne espérance… Peut-être qu’un jour j’aurai la chance de voir le Horn.

 

Déjà trois mois depuis avril, la découverte de la Tanzanie, la douceur de vivre de Zanzibar, le passage au Kénya, cette fois on a vraiment quitté Mayotte. En plein hiver austral à Cape Town, il fait froid, vraiment froid, et ça pourrait doucher notre enthousiasme…

Sauf qu’on a redécouvert comment être des enfants… alors je rêve à Vasco de Gama, et puis voilà.

Na…

 

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 13:46

Et hop en un instant on a rien compris on est dans un avion. En plus du mauvais côté on ne voit pas Grande Terre... Même l'arc en ciel qui me sourit ne réussit pas à me détendre.. je suis mal à l'aise je ne sais pas pourquoi..

 

Petit retour en arrière...Bim bam boum février 2012... le spleen. je m'emmerde et je ne sais plus quoi écrire. que raconter de plus sur Mayotte?? comment faire pour ne pas trop raconter sa vie ??? je ne vais pas non plus passer six mois a inonder le blog de mes mauvaises ondes... 

Et puis un goût bizarre depuis la grève... pas envie d'en rajouter.

alors on coupe l'arrivée d'oxygène. fini le blog, les articles.. fini mon pote, tais toi!

 

 

Avril et la Tanzanie, zanzibar, je n'en parlerai pas.

Les derniers mois, le mal être et les doutes, les adieux qui s'ajoutent aux adieux.. et toutes les dernières fois...

Ce marathon interminable qui se finit en sprint et qu'on appelle le départ.

ça se passera dans le silence.

Et puis voilà.

 

Alors ce soir là, à la guinguette, dans cet étrange restaurant kitch qui est devenu notre cantine, à la veille du départ, je  ferme ma gueule pour une fois et je vous regarde les copains.. je vous regarde tous, et je prends mon temps. j'ai la gorge qui se serre.. Et ça y est je le prends en pleine face...

Ca me tord le bide de me barrer.

Je l'ai attendu ce départ, espéré voulu badé.  Tout bien comme il faut...

Mais qu'est ce que c'est dur...

 

 

Alors je vous quitte, tant pis c'est dit, mais je ne vais pas me taire... je rouvre mon blog, et mes articles interminables, et mon manque de pudeur, et tout ça...

 

Même si je suis plus à Mayotte...

 

Parce que je ne suis pas encore rentré...

Parce que j'ai encore envie de vous parler...

Parce que j'en ai besoin...

 

Et après tout pourquoi pas???

 

Direction La Réunion... Johannesburg... Le cap...

 

Promis on se retrouve là bas...

 

 

 

 

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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 08:45

Une dernière ligne droite, les dernières lignes du blog... le réveil du narrateur après une longue pause... Il y a beaucoup et rien dans mes mots aujourd'hui.

Juste que je me rends compte que bientôt deux ans seront passés, que le grand retour arrive peu à peu, que j'ai envie d'écrire sans rien de particulier à raconter...

Je flotte entre deux eaux  en ce moment, à moitié parti et pas encore rentré, je profite du rythme qui ahane, lentement, au gré du vent qui n'existe pas, la moiteur de cette deuxième moitié de saison chaude.. Mais déjà je m'agace, je m'ennuie, je trépigne un peu... je suis prêt à rentrer sans l'être.

Je ne me projette pas dans l'avenir plus que cela. On vivra de remplacements, au gré du vent, à partir de septembre, visitant plein de coins en France, avant de repartir. Repartir loin, s'entend.... Dans les frimas de Terre Neuve et du Canada... St Pierre et Miquelon, six mille âmes et pas un arbre...l'an prochain en 2013, avant une autre étape, le Pacifique peut-être, il sera temps de décider.

 

Je ne suis pas prêt à poser mes bagages.

J'ai adoré et détesté partir. J'ai adoré Mayotte, ses paysages, son soleil et cette fausse impression de liberté, de simplicité, de renouveau. J'ai haï le rappel de la réalité, le grand soubresaut social qui m'a secoué et rappellé ce que je ne voulais pas voir. J'ai haï être catégorisé par ma culture et ma couleur de peau quand j'aurais voulu être neuf et juste un homme comme un autre.

J'ai haï encore plus le fait qu'ils aient raison. Que je sois un colon, un mzungu, un métro, un parisien.... Un mec qui pense comme tel. Et puis merde. C'est juste comme ça.

 

J'ai adoré écrire ce blog, lire vos commentaires et partager ce que je vivais, je me suis raconté autant que j'ai raconté Mayotte, j'en ai trop fait parfois, exagéré, cherché les effets, peu importe. J'ai aussi touché du doigt des trucs justes. Catharsis, thérapie perso, j'en avais besoin, et j'en ai usé et abusé. Quand je relis mes articles, je vois les hauts et les bas, les espoirs, les illusions, les découvertes et les abandons. Je revis la chouette aventure du mec qui découvre le voyage, qui remet tout en cause et qui bouleverse sa vie... L'amertume et le regret d'avoir fait du mal autour de moi.

 

J'ai voulu parler de médecine avec mes mots, rendre un hommage appuyé à Martin Winckler. J'ai vraiment aimé bosser ici, malgré la misère, le dénuement médical, j'ai fait ce que j'ai pu avec mes moyens, et je vais laisser la place à d'autres.

 

Alors voilà encore quatre mois, juste quatre mois, je ne sais pas. Je suis tonton, au fait, en passant... Depuis le 20 janvier. Je n'ai pas encore fait la connaissance de Samuel, mais je le laisse salir plein de couches avant de le rencontrer. C'est un sacré truc à vivre, même de très loin, et j'ai vraiment hâte de rentrer.

 

Avant de vraiment poser mes fesses dans ma bonne vieille métropole en septembre, un tour en Tanzanie en avril, et une belle virée dans l'océan indien en juillet-août : Afrique du Sud, le Cap et la route des vins, Mada en long, large et travers, et pour finir Rodrigues et la Réunion.... Que du bonheur, du voyage, sac à dos et appareil photo, découverte et youp la la...

 

Sur over-blog mon rang est de zéro, ce qui témoigne d'une activité un peu molle. Je ne vais pas changer ça, je ne sais pas si j'écrirai d'autres articles. Donc c'est peut être mes derniers mots, et peut-être pas, on verra, ce sera du bonus, en tout cas...

 

J'ai envie de faire une grosse bise à tout le monde, c'est mon côté Carlos (big bisous), même si je ne sais pas combien de gens savent encore que ce blog existe. Je pense à tout ce chemin partagé, et je suis super content d'avoir tenu ce modeste billet d'informations franco maoraises, à toute fins utiles....

 

Kenavo et à la prochaine... j'espère en vrai autour d'un verre... et sans chichi yen a marre!

 

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