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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 17:46

Dimanche midi au ralenti, techno à fonds chez mon voisin, je suis à moitié réveillé, je zappe sur la télé, vais un peu sur internet, je vaque à divers trucs inutiles mais qui m’occupent l’esprit. Tout pour ne pas penser à ce dos qui me tue… Je voudrais courir me frotter à un palmier, me mettre la peau à feu et à sang, n’importe quoi pour que ça cesse. Plonger mes doigts là-dedans et gratter, gratter, gratter…  Je sais que je ne pouvais pas passer autant de temps à Mayotte sans attraper un truc un tant soit peu tropical, mais là je suis servi…  J’ai attrapé une bourbouille.
Bon rien de grave, rien de sexuel ou de contagieux, même si phonétiquement on peut se poser la question. La bourbouille est une charmante affection bien connue ici, éruption de boutons de chaleur en nappes étendues qui sont censés gratter un peu.  Un peu ?? UN PEU !!!!!!  Merde alors. Je deviens dingue, je me réveille la nuit, je tourne en ronds pendant des heures, et je ne sais pas ce qui me retient de ne pas réveiller Lucie en la secouant, pour qu’elle me soulage de cette horreur qui me ronge le dos.
Le ciel s’assombrit depuis quelques minutes. Vais-je avoir la chance de pouvoir me placer sous une belle averse tropicale ? Les différentes lotions ne marchant pas et le talc m’énervant pas mal… Je tente l’eau de pluie, qui paraît-il est très efficace. Et je me retrouve à midi, en caleçon, sous la pluie qui tombe par seaux… comme un con.  Sympa mais un peu long, personne ne sait combien de temps il faut rester sous l’eau… A force d’écouter la musique du voisin, je me retrouve à danser, machinalement, puis je commence à vraiment me marrer, et en un rien de temps je suis à fonds.
Normalement personne ne me voit, mais je m’en fous. J’aurai bien rigolé…  Danser à bloc, seul presque nu sous la pluie, même pas bourré, un dimanche midi dans mon jardin. Quelle bonne façon de commencer une journée.
Et oui je peux danser, depuis trois semaines je n’ai plus de béquilles. Je marche de nouveau normalement. Deux mois et demi à avoir mal, j’aurais cru prendre un pied incroyable au moment de lâcher ma béquille… mais ça s’est fait sans bruit, presque sans y avoir fait attention, comme si la normalité était une évidence. De temps en temps j’y repense et je me rends compte du bonheur de pouvoir simplement marcher. Mais ça ne dure jamais longtemps. Et c’est sans doute mieux comme ça.
Un mois et demi de dingues à préparer notre emménagement avec Lucie… Un mois et demi en apnée. Courir dans tous les sens…  Trouver de bonnes affaires, sillonner l’île pour dénicher meubles, matelas et diverses babioles à partir d’annonces d’occasion. Bricoler le reste à partir de palettes et de parpaings. Bosser le matin et foncer l’après-midi… Pour un peu j’avais l’impression de vivre à Paris. Journées épuisantes à se coucher à neuf heures et se réveiller à cinq heures trente. Avec la frustration de voir le lagon ou la forêt tropicale au détour de chaque tournant et de ne pas en profiter.
Déménagement le premier mars,  avec Boris encore en béquilles qui ne peut pas aider. Qui n’a pas le droit de porter. Qui ronge son frein patiemment… ou pas d’ailleurs. En louant les services d’un Monyé et de ses fils, leur camion et leurs jambes en bon état. Et la folie qui continue… meubler, bricoler, trouver la perle rare. 
Joie de la rencontre avec l’administration mahoraise, eau, électricité, téléphone… Comme en métropole, mais dans la chaleur humide, et la lenteur pas toujours bienveillante des préposés aux guichets qui nous accueillent. Il est loin le temps béni de l’été dernier où, hébergé par l’hôpital, je choisissais  avec insouciance une plage différente chaque après-midi.  Je vis vraiment à Mayotte cette fois. L’envers du décor c’est toute la paperasse et l’administratif qui entourent et étouffent nos vies où qu’on soit, même sur une île tropicale. 
Tout ça avec l’aide du nouveau membre de la famille : « Little Daisy », ma vieille 206 vrombissante, poussiéreuse et pleine de fourmis. Le doux feulement d’un bombardier B52 en piqué en plein Pacifique à l’automne 1942. Et l’empreinte blanchâtre d’un cul radioactif sur le capot. Si je vous dis que toutes les portes ne s’ouvrent pas, que le coffre ne ferme pas à clés, et qu’il y a un trou à la place de l’autoradio, vous pouvez imaginer que la clim a dû décéder aux alentours de l’an 2002. On essaie d’éviter les routes de montagne à présent, vu que Son Altesse Sérénissime chauffe à s’en péter la rate et hoquète désespérément dès que la pente s’élève.
Nous habitons une jolie maison mahoraise de plein pied, composée d’un énorme salon, trois pièces, une immense baignoire d’angle dans la salle de bains, sans compter les inévitables « meubles Dubaï », monstres impassibles de bois massif sculptés d’ananas et de fruits tropicaux, empereurs du kitsch importés du Moyen Orient et rigoureusement intransportables par des moyens humains.  Deux  jardins-terrasse peuplés d’hibiscus et d’un magnifique palmier voyageur nous accueillent quand on rentre le soir… Enfin chez nous. On est posés et on revit. La crémaillère fut assez inoubliable… Un grand n’importe quoi ! Totalement délirant. Et bien entendu irracontable. Nos voisins nous parlent encore, c’est toujours ça...
Je vis à vingt-cinq minutes du dispensaire, vingt-cinq minutes d’une splendide route de montagne tout en lacets au beau milieu de la forêt tropicale. Tant que « Little Daisy » acceptera de rouler.
La vie à Mayotte continue. La saison des pluies s’étire à n’en plus finir, et les mangues ne sont plus qu’un lointain souvenir… L’hiver approche, là où commencent les alizés… et la fraîcheur. Enfin…

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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 18:02

Premiers pas maorais.

Je suis revenu à Mayotte depuis un mois. Je ne vous ferai pas l’injure de vous dire que le temps passe vite, par égard pour tous les hivernaux nordiques qui triment dans la neige et le froid glacial des agglomérations (quel mot barbare !!) métropolitaines. En fait peut-être n’êtes-vous pas dans la neige ? J’ai un peu honte d’avouer qu’une fois pris l’avion, je me suis clairement désintéressé du statut météorologique de mes ex colocataires parisiens !

Je suis malheureusement très occupé à une entreprise délicate dont dépendra la qualité de mon séjour maorais : la tropicalisation.

 

Tropicalisation… je crois que j’étais prêt à t’accueillir dès la naissance. Faire la sieste tous les jours. Ralentir consciencieusement mes mouvements pour éviter de transpirer. Remettre systématiquement au lendemain ce qu’on doit faire depuis quinze jours. Et quand par malheur on fait quelque chose dans sa journée, surtout n’en faire qu’une.

 

Savoir à tout instant ralentir sa conception de l’espace-temps pour ne pas s’impatienter. S’évader en rêveries langoureuses dans une file d’attente au super marché, c’est indispensable. Parce que tous ceux qui vous précèdent sont, eux, clairement tropicalisés depuis longtemps…

La conception du l’heure ou des unités de temps n’est pas une notion exacte pour un tropicalisé, mais plutôt une indication vague permettant toute une foultitude d’improvisations. Je me plonge dans la sagesse africaine, que j’ai apprise aux côtés de mon vieux frère Madou quand il me dit : « vous les blancs, vous avez la montre, nous les africains, on a le temps… ».

 

Evidemment, la tropicalisation peut s’intégrer dans l’exécution de vos fonctions en tant que salarié. Pour certains, ce processus est même indispensable pour éviter d’être le seul non tropicalisé Mzungu embarqué dans une administration maoraise. Ce qui serait le meilleur moyen de risquer infarctus et ulcère à très court terme à force d’agacement et de vaine ambition d’efficacité, voire même, horreur, de célérité !

Petit apparté en passant, Mzungu est un terme désignant le blanc en général, mot Shi Maoré dont la racine est Shizungu : « Celui qui sait ». Ce qui souligne à quel point cette île est dans la merde si les blancs sont les seuls détenteurs du savoir. Mais nous reviendrons dans un prochain article sur la condition de Mayotte en tant que dernier bastion du colonialisme à la française, il est temps de repolémiser ce blog, j’ai la neuronique qui s’encroûte moi !!!

 

Le tropicalisé met une petite laine le soir quand la température descend sous les 27 degrés, et répugne à se baigner lorsque l’eau n’atteint pas les 25. Il se gratte négligemment lorsqu’un moustique le pique mais n’en fait pas une affaire. Il est suffisamment alcoolisé le soir pour que les petites bêtes ne l’approchent pas.

A Mayotte, le tropicalisé fait des voulés le week-end. Le voulé est un grand barbecue musical sur une plage qui se termine en général tard, parfois en rampant, et toujours difficilement en ce qui concerne la conduite de tout véhicule motorisé.

Quand le tropicalisé peut conduire, il le fait vite, pas toujours très bien, et se préoccupe peu des radars puisqu’ils n’existent pas sur l’île, mais sait éviter le zébu ou la chèvre en pleine introspection au beau milieu de la route. Il se gare à l’arrache. Et s’il est vraiment là depuis longtemps il le fait à la maoraise… Dans un virage.

Le tropicalisé dit « «ewa » à toutes les sauces, ce qui peut signifier  ok , oui , d’accord , pas de problème ou  ça roule, selon les envies. « bass » pour dire stop ou assez, « magnégné »  pour dire en mauvais état, et  « gégé » pour dire bonjour. Il mange dans des brochettis sans se préoccuper de la provenance de sa nourriture car son estomac a déjà supporté les intoxications les plus coriaces.

 

Le tropicalisé se la pète un peu. Je vous l’accorde. Et ce d’autant plus facilement que je ne le suis pas encore. Je transpire comme une vache, je prends trois ou quatre douches par jour et je n’imagine pas ce que ça donnerait avec un pull, même le soir !

Au-delà de cela, j’ai un peu l’impression de ne pas avoir quitté l’île depuis mai dernier, comme si mon escapade parisienne s’estompait peu à peu entre mes deux séjours maorais. Tout me paraît naturel ici, de la luxuriance de la forêt aux mille splendeurs du lagon.

La poussière et les bangas, les trous sur la route, les makis perchés dans les arbres, et l’appel à la prière rythment ma vie et me parlent de Mayotte. Je crois que je suis tropicalisé à ma façon depuis un certain temps déjà, malgré mes problèmes récurrents de thermostat, et mon aller-retour éclair en métropole…

 

Je ne sais même plus depuis quand je n’ai pas lu le journal. Je ne suis au courant de rien de ce qui se passe dans le monde. Et c’est là que je me rends compte, par contraste, à quel point j’ai souffert du climat permanent de peur et de pessimisme qui sévit en France.

J’ai l’impression d’avoir secoué mes épaules et de vivre libéré d’un poids incroyablement lourd et oppressant depuis que je suis sur l’île. Le soleil me rend heureux, je vois l’avenir en grand et en beau, sans penser dettes de l’état et pouvoir d’achat constamment.

Certains pourront penser que c’est de la fuite, mais je crois qu’on peut être conscient des problèmes sans voir toujours tout en noir pour autant. La misère n’empêche pas les maorais de vivre pleinement leurs instants de bonheur quand ils le peuvent, de prendre ce qu’il y a à prendre, et Inch Allah pour le reste.

Et fait étrange, depuis que je ne suis plus bombardé de mauvaises nouvelles en permanence, je ne ressens pas le besoin maladif de consommer comme c’était le cas auparavant… Je fais le lien comme ça, allez savoir je me trompe peut être.

 

C’est la meilleure preuve de mon adaptation ici. Je marche en tongues, je me préoccupe de moins en moins des apparences, et je me fous de savoir ce qui va se passer dans vingt ans. Taxez-moi de fuyard, de planqué, d’inconscient, pas de souci. L’ignorance est la mère de la tranquillité, après tout…

 

Plein de bises chaleureuses et inconscientes, donc…

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 16:42

Les makis jacassent dans les manguiers du jardin, un petit vent frais passe sous la varangue ou je larve en cette fin de matinée, sans fin, sans but, juste histoire d’étaler la chaleur entre deux brèves averses.

Lendemain de garde, la tête qui bourdonne, les yeux qui piquent, et le cœur qui divague, mais qu’est-ce que je fous là ??? Marée montante de souvenirs avalés, refoulés, prêts à être digérés plus tard, maintenant donc ! Tant de changements en si peu de temps :

 

« Mai 2010... Je pars, la rage au ventre et la pétoche en bandoulière, empli de la certitude qu’il y a un truc que je dois tenter. Voyage, tu me titilles, tu me nargues depuis trop longtemps. Je vous vois tous partir, les copains. J’en ai marre de vous accompagner à l’aéroport, de voyager au cinoche, de bosser pour bosser. Mais qu’est-ce que je fous, merde, j’ai trente-cinq ans quoi !!

 

Premiers jours à Mayotte, la chambre d’hôtes le Baobab, sa vue sur le lagon, sa piscine, la fraîcheur du mois de mai et ce soleil incroyable, cette luminosité qui me donne l’impression de voler… l’impression d’une renaissance, d’un avenir à reconstruire, où tout est possible… Yallah !!

 

M’tsangamouji, mon petit dispensaire perdu dans la forêt tropicale, le cœur qui bat à cent à l’heure, les consultations les urgences et moi qui cours un peu partout… j’avais oublié combien j’aime être en plein feu… à fonds de balle. Un pied incroyable et plein de rencontres… Plus vraiment envie de rentrer…

 

Rencontre avec le nord… Départ de Mamoudzou la capitale. La vie à Bandraboua, petit village perdu dans la nature luxuriante, au milieu des côtes découpées et sauvages plongeant dans le lagon… Une vraie famille ce dispensaire… Que de fêtes et de moments de partage… J’avais donc laissé le frein à main tout ce temps ??

 

Adrien mon pote un peu perché, mon mythique colocataire… Julien et nos divagations politico-sociologiques au milieu des bangas en tôle… Tu ne tiens pas l’alcool frérot… mais que de bons moments ! Tib et l’engagement libertaire dans la dernière colonie française… Que du non racontable en somme… Peu importe j’avais besoin de vous citer. Vous m’avez aidé sans le savoir à me recimenter, à me faire pousser des ailes. Un grand salut à vous mes amis.

 

Et le grand virage à 180 degrés, la plongée en avant. On arrête tout on recommence. J’ai trop vécu ici, je ne me reconnais plus dans ma vie d’avant. Je suis incapable de ne pas continuer. Je reste à Mayotte. Je rentre deux mois au pays couper les amarres. Octobre 2010. Vite, vite, Janvier et le retour.

 

Et aussi parce que je me suis noyé dans tes yeux mademoiselle Lucie. Parce que cette aventure-là, je veux la tenter à tes côtés… »

 

 

Même varangue, quelques jours plus tard. La gueule au frais, le vent qui souffle, la varangue est inondée… Mon Dieu mon Dieu si tu existes, voudrais tu nous noyer ?

Cyclone à Mada, pluie à Mayotte. Torrent de boue dans Mamoudzou, un peu de répit pour la malavoune (la forêt !), les retenues collinaires sont presque à sec et on annonce des coupures d’eau. Je suis de retour à Mayotte depuis un mois. Tout est passé si vite :

 

« Deux mois à Paris… Courir, courir pour tout faire dans les temps ! Et si possible dans tous les sens. La maison à vider, la voiture à vendre, des sacs et des sacs à la déchetterie… Vendre, jeter, donner, ne garder que l’essentiel. Adieu cocon bien douillet. Adieu papiers, compta, administration… Adieu boîtes de rangement Ikea. Adieu mes fragiles possessions. Je suis prêt à me nourrir d’autre chose. Etape suivante : départ…

 

J’ai quitté la grande maison de Cormeilles. Je suis un peu nostalgique. 15 jours d’adieux à cette grande baraque, à ce jardin, à une autre vie. 15 jours de petits deuils doux amers. Un premier pas vers l’avenir dont je rêve…

 

Je suis de retour à Paris ! Logé à 200m de la fac de médecine où j’ai passé douze ans. Dans une chambre d’étudiant… Comme un cycle qui se termine. Pas fait exprès ce coup là ! Cette chambre, c’est mon nid d’aigle, ma base avancée, la corniche où j’ai tout rapatrié. Je range, je trie je jette finalement ! C’est trop dur de vouloir garder. Comment faire d’une vie 25 kilos de bagages à mettre dans une soute. De quoi a-t-on vraiment besoin pour vivre ?? Sacrée question pour un entasseur de première comme moi ! Alors on balance, c’est reparti. Voilà, je suis revenu à Paris.

 

Et au milieu de cette agitation galopante, il faut revoir tous ceux que j’aime… Les potes, la famille… Ceux que je vois souvent, ceux que je croise à peine, ceux que je ne peux même-pas visiter… Allez on rajoute les soirées !! Et un peu bosser, faut bien bouffer… Tout s’enchaîne, tout est prévu, tout doit rouler ! Et hop, le gadin.

 

Bloqué.

 

Ah non ça j’avais pas prévu. La hanche en vrac, d’avoir trop porté. Un autre compte à rebours commence. Faut être guéri avant de retrouver ma chérie. Mon bel amour du bout du monde… Nos retrouvailles que j’attends depuis de si longues semaines. Je ne vais pas arriver tout cassé !

 

Et pourtant ya du taf ! Pas le temps de clopiner. Remets ta galure galopin… Tu vas sûrement y arriver à le respecter ce planning de malade mental, et en plus à te reposer ! Faut juste rajouter des temps de repos au milieu de la course perpétuelle. Fastoche mon pote ! Suffit de faire des journées de 35 heures !!

 

Bon autant vous dire que ça n’a pas fonctionné, mon plan supposé génial. J’ai voulu courir et j’ai marché, j’ai voulu continuer à boiter avant de devoir m’aliter. Les deux jours en solitaire à la Pointe du Raz, raté ! Pas pu marcher dans tout Paris. Même pas pu l’approcher, la cave de dégustation de vins et de fromage aux Abbesses. Fini les idées de concerts, théâtres et tutti quanti. Le week-end à Strasbourg pour le marché de Noël… Walou ! Le milliard de choses prévues est devenu la petite somme des indispensables à ma survie pour pouvoir partir à temps ! Avec en prime la neige, le froid, l’incertitude de pouvoir décoller avec cette foutue pénurie de glycol !!! Qui avait entendu parler du glycol avant ?? Personne, nada, rien !!! Les avions décollent et c’est tout, merde ! Mais non, Boris se pointe et on découvre que le glycol va manquer…

 

L’art de tout faire au dernier moment. Oui madame, chez moi c’est élevé au rang d’art !! Fallait le faire, l’IRM le vendredi 24 décembre pour le départ le dimanche 27… Le diagnostic final et l’avis de l’orthopédiste en même temps que les courses de Noël au dernier moment, tout ça au milieu d’un tas de neige et de bouchons périphériques… Merci à toi Gaspard, mon ami, d’avoir poussé pour me caler dans tes machines sophistiquées. Tu es passé du statut d’oiseau de mauvais augure à celui de dieu vivant en un clin d’oeil. Ca fonctionne les béquilles. Bon, trois mois c’est long, mais j’ai marché sur une fracture de fatigue pendant un mois, sans même avoir l’idée une seconde de m’aider d’une canne, surtout anglaise… »

 

Fin des flash-back. On est au présent. J’ai retrouvé Mayotte, et ma chérie. La chaleur et l’Océan Indien.

Noël est passé. J’ai quitté la famille et les amis, fait des adieux dans tous les sens, couru jusqu’au bout pour boucler l’histoire. J’ai décollé, glycol sur les ailes, pour rejoindre mon île, et ma Lucie. Serré maman dans mes bras, dit au-revoir à papa dans le Hall de Roissy. Vision fugitive de larmes qu’on essuie vite fait au détour d’une manche de chemise. Surtout ne pas pleurer. Je vous aime. Vous le savez. Même pas besoin de vous citer. Je vous embarque avec moi. Et comme vous avez tous des affaires à moi dans vos pénates, autant dire que je vous squatte !!!

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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 12:40

Au début on est simplement de passage. On sait qu'on va rentrer, on n'imagine pas sa vie changer, on ne veut pas d'ailleurs, comment vivre sans ses repères ? Ce qu'on a toujours connu, c'est forcément ce qu'il y a de mieux… Tout est différent ici, tout heurte et tout questionne…

A l'autre bout du monde, dans une île minuscule, à mi-chemin de l'Afrique et d'on ne sait pas trop quoi. Perdu au beau milieu d'une magnifique carte postale, en prenant dans la gueule tout l'envers du décor.
Derrière les palmiers les bangas en tôle... Derrière les plages de sable les poubelles à ciel ouvert, la misère des clandestins, les reconduites à la frontière...
Baigné dans une autre réalité.

Et puis d'un coup d'un seul, sans trop savoir comment, la vie d'ici a pris toute la place. Soudain on habite à Mayotte.
Je ne sais pas depuis combien de temps je suis parti et je ne veux pas savoir, ici, au milieu d’un étrange article commencé en octobre et fini en janvier, les deux pieds de chaque côté d’un retour en métropole, vingt mille kilomètres et deux mois pour changer de vie et larguer les amarres…

J'aime aller à la plage quand le soleil se couche, traîner dans un hamac, et boire une bière le soir.
Je marche là où je veux, et j'ai les pieds tout noirs. La vie me paraît simple, la vie me parait belle
Pour peu que je n’oublie pas comment je m’appelle…

Pour faire simple, je suis de retour à Mayotte… On est en 2011. Et je vous embrasse tous très fort en guise de vœux.

Kwaheri les copains.

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 19:14

Nuque maladive et teint fiévreux, il tenait à peine debout.

La longue salle froide le dominait de toute sa démentielle grandeur, enflée jusqu'à la gueule du chant glorieux qui ébranlait ses voûtes.

 

La foule chantait, droite et fière, lui rappelant combien était sombre sa propre destinée : simple enfant de l'amour, sensible aux vents nucléaires porteurs de mort qui dévalaient la vallée, il contemplait le Peuple Elu.

 

Derniers nés, Trembleurs du monde, tels étaient les noms qu'ils s'offraient.

Enfants de l'eugénisme, clones parfaits issus de la guerre, ils étaient assemblés dans la nef. Toutes couleurs mêlées, sangs de mille terres, ils étaient le fruit d'une nouvelle disgrâce.

"Que meurent donc les serfs du nouveau siècle disaient-ils. Que l''homo sapiens s'éteigne s'il ne sait pas lutter"

A la discrimination qui frappait leurs pères, ils répondaient par l'oubli.

A la mort qui rongeait les simples hommes, ils acquiescaient.

 

Au bord de la maison de Dieu, qui avait un jour cru aimer tous ses enfants, il se tenait, chétif reste d'un monde où on croyait en des valeurs perdues, et observait la foule.

 

Lorsqu'il s'avança, leur mépris le suivit loin dans le silence arraché à la nef. Arrivé près du choeur, Il se retourna. Le chant prêt à s'élancer vers le ciel vacilla pour s'éteindre.

Alors que les plus indignés d'entre eux s'apprêtaient à sévir et chasser ce rebut de toute humanité, il planta fermement ses pieds dans le sol. Dans le silence hostile de la foule contrariée, s'éleva alors une note solitaire.

Tenue, vacillante d'abord, si bien qu'un souffle aurait pu l'éteindre, elle s'éleva sans faillir, suspendue à l'écho qu'elle faisait s'élever.

Le silence se fit plus intrigué, autour de la forme soudain redressée.

S'enfla alors la complainte, sanglot intime, apaisé, renoncement déchiré d'un coeur qui se brise, ode sans paroles. Et tandis que les fidèles incrédules sentaient leurs yeux se charger de peine, il étendit les bras.

L'espace d'un instant, il abolit le temps, il abolit la peine, et tout ce qui faisait qu'il était déjà mort. Il oublia l'angoisse et son peuple ruiné, englouti par les cendres de la fin de son monde, et donna à ses morts leur premier vrai hommage.

Enfin il était là, au sein de Notre Dame, aguerri et fourbu, pour cracher à la face du nouveau prédateur : "Oui tout ce monde est tien, et nous allons partir, mais nous avons vécu, et aimé, et souffert, et il n'est rien ici-bas que nous n'ayons construit."

 

Chétif et contrefait, un seigneur sortit de la cathédrale, l'oeil vissé au loin.

 

"Tout ce qui ne nous tue pas nous endurcit", disaient les anciens.

Tout ce qui nous différencie nous tuera-t-il un jour?

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 19:02

Aussi loin que remontaient ses souvenirs, la peur était là. Flamme qui la rongeait : peur de vivre, d'aimer et de sourire, de pleurer et de crier.

"Sors de là, sale conne" lui hurlait Papa dans ses bons jours, quand Maman s'écroulait dans les bris de sa bouteille de J and B.

L'homme inconnu qui avait souri dans sa direction ne savait pas combien elle était mauvaise et indigne, et elle était partie bien vite, pour oublier les couples assis à la terrasse du café.

Les yeux fixés au badge rouge sang sur la blouse blanche, elle attendait patiemment, se remettant au médecin comme autrefois au père, passive et résignée.

Elle savait qu'elle avait si peu de temps, il lui avait dit : "Profitez de la vie, amusez vous et soyez heureuse, la guérison est à ce prix."

Consumée par la peur de mourir, elle était morte depuis longtemps. Morte depuis que le rire des enfants l'avait fui, depuis qu'elle avait su étouffer au fonds d'elle les bruits qui dérangeaient Papa.

Et l'homme au badge regardait Rose dans sa vieille robe, assise sagement. Sur son bureau trônaient les photos d'une famille unie, et devant lui la peine avait élu domicile.

 

 

"Comment expliquer l'amour", se demandait-il.

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 18:50

Il y a des milliers de raisons pour lesquelles on arrête d'écrire... Et une seule pour laquelle on reprend...

 

Pour ma part, la fin de ma première aventure à Mayotte existe bel et bien en récit.

Je la relaterai bientôt, lorsque les événements relâcheront leur emprise, et que j'aurai la tête claire et libre pour reprendre, en retard, le fil de mes voyages.. Qui continuent en ce moment en métropole... avant que d'autres cieux ne m'appellent.....

 

Sachez que ce blog est encore vivant, qu'il respire, et qu'en attendant de vous replonger dans mon quotidien  de Mayotte, je vais recycler un certain nombre d'écrits anciens qui n'avaient jamais eu la chance d'être publiés où que ce soit.

 

Série de contes cruels... Recueil inachevé de nouvelles.. Je vais essayer de leur donner vie ce soir..

 

A très vite.....

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18 septembre 2010 6 18 /09 /septembre /2010 08:56

On peut aimer voir les papillons voler, et les épingler au mur, pour mieux s'en rappeler

mettre les oiseaux sous cage, les fleurs dans les herbiers

les vieux os dans les musées

les couchers de soleil sous papier glacé.

 

On peut vouloir garder l'amour, faire d'un "je t'aime" un meuble au milieu d'une pièce vide...

On peut être solitaire, ou esseulé

Conserver l'intangible, figer le temps qui passe

ou laisser le vent tout emporter...

 

On a tous un musée, ou un cimetierre, qu'on trimballe avec soi, qui nous sert de caverne. Un bagage lourd comme un âne mort, plein du non résolu, de ce qu'on ne peut se résoudre à laisser partir.. Ce qu'on croit notre possession, et qui nous possède. 

Moi je collectionne. J'entasse et j'entasse sans fin, livres, films, bibelots, lettres, tout ce que j'aime et que je refuse de voir disparaître...

J'ai été frappé de nombreuses fois par les appartements des personnes âgées que je visitais, par cette impression de temps figé, de rétention.. Cette accumulation de bibelots et de souvenirs qui venaient comme étouffer l'air, et donner la certitude que la vie ne coulait plus entre les murs jaunis. Comme un abandon, un renoncement à continuer à risquer... à continuer à vivre...

 

Depuis que je suis à Mayotte, je découvre la vie sans musée personnel, sans plan à long terme, sans peur de perdre... puisque je n'ai pas grand chose.. Le fait d'être juste disponible à ce qui se passe...

 

Les livres sont des idées, des sentiments, un souvenir de ce qui a été, parfois un hurlement de résistance. Une bouffée de ce qui brûle en nous, virtuellement congelée...

Aujourd'hui les livres ont le droit de voyager.... D'un ouvrage gardé au mur, prenant la poussiere, objet de pouvoir ou symbole de savoir exposé aux yeux de tous, on peut faire un vieux conteur, plein de sagesse, qui passe de main en main et traverse le monde au gré des envies.

Un livre vagabond, partagé... Ca s'appelle le book crossing, ce concept de livres voyageurs.

   

Mon univers d'histoires, de contes, de rêves en papier est prêt à s'envoler, comme un symbole de plus de ce que je suis prêt à laisser derrière moi au nom de mes idées, comme le besoin de laisser mourir ce qui doit se transformer.

.

Oublier le cimetierre des rêves congelés, pour finalement prendre le droit de s'en aller.

 

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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 09:51

Ca commence toujours par un matin clair.

Un matin ou le soleil t'éclate les yeux en entrouvrant la porte, et où l'air qui pétille de lumière te rend juste un peu plus pêchu, un peu plus joyeux, comme un air à la con qui te trotte dans la tête. Et puis tu pars dans la montagne, et tu roules en épousant les contours sinueux de la route vers Mtsangamouji, Tchanga pour les intimes, "plage de la fesse" en shi-maoré..

Mon dieu que c'est bon de rouler dans l'air frais des collines pleines de manguiers, de tourner et tourner encore, comme dans une valse lente et étourdissante avec la nature reine, le sourire jusqu'aux oreilles sans même savoir pourquoi, jusqu'à réaliser que tu es juste bien, juste là, maintenant, juste là où tu es, et que t'as plus du tout envie de repartir....

J'ai toujours rêvé de voyager, de rencontrer les îles et les tropiques, la mer et la végétation sauvage. On imagine plein de trucs en fait, des paysages et des senteurs qu'on pêche à droite et à gauche au milieu des clichés touristiques, des images pas bien claires et qu'on floute à loisir pour bien le laisser loin, le rêve, pas trop accessible non plus, sinon ce serait possible de partir..

Mais imaginer le bonheur comme ça, juste parce qu'on arrive pas à arrêter de sourire bêtement le matin, en partant au taf... Juste parce qu'on pourrait rouler deux heures pour le plaisir, parce qu'il n'y a plus besoin d'autre chose que d'être là...

 

On m'a arrêté ma machine à fantasmes...

Ma pompe à rêves, mon mixeur à idées noires, mon respirateur artificiel...

Où êtes vous, mes dopes et mes doudous, mes succédanés de plaisirs en toc... Où es tu mon concentré de CO2 ?? Et toi mon magnéto de bruits de bagnole ?? et toi mon concentré de sourire pulsé anti-connards qui tirent la gueule tout le temps...

Mes peurs et mes envies, vous êtes où mes deux mignonnes ?? Mes jolies garces, perpétuellement collées l'une à l'autre, toujours en train de me sussurer à l'oreille des airs charmeurs et contradictoires :" Fais ceci... Fais cela.. ça s'rait tellement bien bien de partir là-bas... Mais non c'est pas possible, ça va pas marcher... T'y arriveras pas.."

 

Et toi mon sac à flippes additionnelles, mon beau salaud... Tu t'es fait la malle ???

Et toi, mon utérus artificiel, mon cocon persistant, ma caverne d'Ali Baba... Toi mon monde de livres et de films, de bédés et de journaux, ma perfusion de conneries imaginaires..

Mon univers de possessions matérielles et d'obsessions possédantes!!  Mes montagnes de trucs à faire, mes listes permanentes de choses à améliorer avant de commencer à respirer ??

Toi ma boulimie de sensations maladroites, de plaisirs fugaces, de miettes de vie en boîte...

Ma bouffe mes clopes mon shit mes séances de cinoche...

Mes balades mélancoliques dans Paris embrumé, pleurant le passé, rêvant le futur, pour oublier le présent et la vie qui coule entre mes doigts...

Mes hurlements silencieux....

 

Je suis parti loin de chez moi, pour habiter plus près de moi.

Je roule, je tourne à perdre haleine dans la montagne, la musique claque à mes oreilles, et je chante à tue-tête.. Je ne pense plus à tout ça, je fonce dans la colline, je croise des zébus qui dorment debout, des bouenis en salouvas multicolores qui marchent le long de la route en se déhanchant lentement, des mognés qui vont au champ, chambos en main, la tête baissée..

J'arrive à Tchanga....

 

Je coupe le moteur, et je sors dans la cour.. les coqs et les poules s'égarent un peu partout.. De loin, on entend un sourd bruissement sous la varangue.. des murmures des discussions des pleurs des cris.. des enfants qui jouent et qui courent, le brouhaha du dispensaire... le tango chaloupé de ce petit monde qui court dans tous les sens.

Chacun s'affaire, et joue sa partition. Stacatto de bruits et de couleurs...

C'est l'ouverture....

 

Je ne suis pas encore assis mais j'ai déjà deux plaies à voir, une urgence allongée en salles de soins, dix bilans sanguins à contrôler et quinze consultations en attente.. Je fonce tête baissée, Inch Allah, c'est trop bon... Je me consume dans tous les sens, je n'arrête pas, je cours et je tourne et je prends un pied incroyable.. Un mélange d'adrénaline et de compassion, de rires et de pleurs, une vie qui pulse à cent à l'heure...

C'est le rythme depuis que je suis le seul médecin du dispensaire.. Un rythme effréné, haletant, une médecine passionnante, qui touche à tout, où tout peut arriver, de la petite consult anodine à la vraie urgence.. Seul médecin du village et des alentours avec des gens qui comptent vraiment sur moi. Et le plaisir de bosser en équipe... Echa à l'accueil, Amina en pharmacie, Rahinati, Moidja les traductrices.. Les infirmiers qui tournent chaque semaine, Julien, Sara, Anais, Laurent vous êtes plusieurs, j'ai vraiment de la chance de bosser avec vous. On sait qu'on peut compter les uns sur les autres, qu'on est quand même un peu isolés.

 

Et pas encore assez.... Je rêve de partir encore plus loin, d'être vraiment seul. Je rêve de la brousse de Nouvelle-Calédonie ou de Guyane.. D'aller vraiment me chercher au plus profond de ce que je peux faire, de pousser jusqu'au bout cette découverte de moi-même. De plonger au fonds de mes peurs, le couteau entre les dents, et de voir ce qui va se passer..

Parce que c'est ce qui me fait le plus peur qui me procure le plus de plaisir et de plénitude au bout du chemin...

Ouvrir la porte interdite du chateau de Barbe-Bleue..

Chercher le miroir magique où l'on peut regarder son âme..

 

Je vais rentrer fin octobre en métropole, parce qu'il le faut. Vider la maison, et essayer de placer ou de vendre le plus d'affaires, de régler ce qu'il y a à régler et de revoir ceux que j'aime..

Puis je repartirai.

J'espère vraiment que tu trouveras aussi le bonheur que tu cherches, miss... Je t'embrasse fort...

Je n'ai plus de certitudes ou de plans d'avenir, pas de boulot clairement défini, plus vraiment de maison quand je rentrerai.

Mais j'ai les pieds fermement plantés dans le sol, le coeur qui brasse à grands poumons, et ce foutu sourire débile qui me met la larme à l'oeil...

A mi-chemin du rire et des larmes, dans la douleur des choix qu'on fait parfois.

 

La première phrase du roman d'aventure "Scaramouche" est la suivante :

" Il naquit avec le don du rire, et la certitude que le monde était fou. Et ce fut tout son patrimoine..."

 

Yallah c'est parti.

 

 

 

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 13:49

Une journée à chasser la baleine et le dauphin... à partir à leur recherche dans les eaux bleues et vertes du lagon, et au delà de la barrière de corail. Une journée entière en zodiac, à fuser au ras de l'eau, sous un soleil plombant, les bataillons de cumulus au loin sur Anjouan.

Une journée en mer. Un pur bonheur. Ballotté par les vagues et trempé par les embruns, en équilibre, dans mon élément, comme une évidence. Pas beaucoup de baleines, deux queues vues au loin alors qu'elles plongeaient.. mais des familles entières de dauphins, des longs becs, des tachetés.. des dizaines qui tournaient autour du bateau, une vraie chorégraphie avec des sauts vrillés, des plongées en formation...

 

Un déjeuner sur l'ilôt Mtsamboro, au bord de l'eau, sur la plage de sable blanc, avec du poisson à la tahitienne et de la papaie en salade.. une petite sieste et ça repart.. mais toujours pas de baleines..

 

J'apprendrai plus tard qu'un ami les a vu en ULM, une baleine et son baleineau qui jouaient dans les vagues pendant de longues minutes.. mais peu importe.. je ne suis pas assez blasé pour faire la fine bouche.. on a navigué au milieu des dauphins, vu des poissons volants, plongé dans l'eau bleue scintillante au delà de la barriere de corail...

 

La mer donne quand elle le veut, et elle m'a donné un bonheur d'enfant aujourd'hui, la certitude que je suis à ma place sur un bateau, quelqu'il soit, même perché sur un boudin de zodiac, scrutant les vagues au loin à la recherche d'un souffle de baleine. A la recherche d'un graal, les comptines d'Anne Sylvestre dans la tête sans fin..

On ne trouve pas toujours son Graal, mais ça fait partie de l'aventure....

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